Coupe de France 32es de finale : Kaysersberg réussit l’exploit face à Châlons-Reims (77-73) Ils sont devenus dingos !

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Il n’y a pas de mots pour décrire ce que vient de réaliser le collectif kaysersbergeois. Les “monstres” de Châlons-Reims (Pro B), comme les appelle le coach du KABCA, Fabien Drago, ont mordu la poussière dans une salle Théo-Faller en transe totale. La petite équipe de Nationale 2 a donné la leçon aux professionnels !

Au milieu du parquet, entouré de ses joueurs en pleine communion avec le public, Fabien Drago n’en revient pas. « Jamais je n’aurais pu penser qu’on réaliserait un truc pareil ! »

« L’idée, c’était de résister le plus longtemps possible »

L’entraîneur kaysersbergeois n’a pas à s’en vouloir… Qui donc, à part un fou, aurait pu prédire que les amateurs de “KB” se hisseraient au niveau d’un mastodonte de Pro B, taillé sur mesure pour rejoindre le plus rapidement possible l’élite du basket français ? Personne, c’est donc pour cela qu’ils l’ont fait !

Quelques minutes après avoir reçu l’honneur d’une présentation d’équipe à la mode US – autrement dit dans le noir complet –, les joueurs kaysersbergeois débutent la partie sans aucun complexe.

À peine entrés en jeu, Ammour et Acker prouvent aux Champenois qu’ils ne sont pas les seuls à pouvoir compter sur une profondeur de banc appréciable. Le premier nommé entre même carrément en transe, empilant les paniers et les lancers les uns après les autres (voir ci-dessous).

On ne reconnaît pas, dès le premier quart, le leader de Pro B (8-3, 3e ; 17-11, 8e ), repoussé, bousculé, obligé de vivre et de mourir avec des shoots en périphérie. Au terme d’un invraisemblable 12-0, le KABCA s’offre une avance conséquente (29-16, 12e ), sous les hourras d’un public qui n’en croit pas ses yeux. « Ils sont vraiment phénoménaux », commence à entonner le kop.

“KB” n’est effectivement pas loin de toucher la perfection, en termes d’agressivité, d’adresse, de lucidité aussi. On joue le deuxième acte et cela fait un moment déjà que Nikola Antic, le coach du CCRB, est sorti de ses gonds. Le technicien kosovar administre, coup sur coup, une soufflante à ses joueurs et une autre… aux arbitres, après un marcher sifflé contre son équipe.

Mais les hommes en gris ne sont pas décidés à se laisser dicter leur conduite et infligent une faute technique à l’entraîneur champenois (42-28, 17e ). Ce dernier l’a-t-il fait exprès, pour remobiliser son groupe ?

Toujours est-il que Morandais, Slay et leurs partenaires font sonner le réveil, en durcissant (enfin) leur défense.

En trois minutes, les trois dernières avant la pause, le CCRB grignote presque la totalité de son retard, Pasalic se fendant, pour conclure, d’un magnifique tir au buzzer à 11 mètres du cercle !

La mi-temps tombe à pic pour les Kaysersbergeois, fatigués, exténués même, après tant d’efforts. C’est complètement dingue, mais la petite formation de Nationale 2 est encore devant le prétendant à l’accession en Pro A, au moment de regagner le vestiaire. « L’idée, c’était de provoquer la réussite, de s’accrocher et de résister le plus longtemps possible face à des mecs qui n’étaient pas tout à fait dans leur match », confie Fabien Drago.

Sans doute plus facile à dire qu’à faire, mais la consigne a été appliquée à merveille ! La partie reprend sur des bases strictement identiques, sa physionomie ne change pas d’un iota.

La salle Théo-Faller bascule même dans une autre dimension, après cet énorme contre de David Acker sur Giffa. Dans la foulée, Pasalic commet une faute antisportive sur l’inévitable Ammour, incandescent balle en main.

À ce stade, les Champenois ne peuvent plus invoquer un quelconque effet de surprise. Non, ce n’est pas un rêve : “KB” joue les yeux dans les yeux avec une armada de professionnels aguerris (60-50, 26e ).

Les ultimes secondes du troisième quart s’écoulent : le banc du KABCA imite alors ses supporters, en chantant « défense, défense » à tue-tête.

Les fans, le staff et les guerriers kaysersbergeois ne forment plus qu’un, au cours d’un dernier acte irrationnel. Au culot, comme toujours, Jérôme Kupferlé fait encore augmenter le nombre des décibels, sur ce lay-up accompagné d’un lancer supplémentaire (71-64, 35e ).

Un exploit dont « on reparlera encore dans vingt ans »

« On s’est rappelé que c’était un jour de fête et on y a cru, commente le jeune meneur de 20 ans. Il n’y avait pas de questions à se poser. »

Le temps s’égrène, inlassablement, et les superlatifs commencent à manquer, pour décrire ce que sont en train d’accomplir les petits hommes rouges. L’exploit prend forme, plus que jamais (73-66, 38e ) !

À treize secondes du gong, le poison Tortosa croit climatiser le chaudron kaysersbergeois, d’un missile à trois points dans l’aile (74-73). Mais il n’en est rien. “KB” s’accroche, définitivement cette fois, au plus grand succès de son histoire. « Celui-là, on en reparlera encore dans vingt ans ! », jubile Fabien Drago.

C’est toute une équipe qui a été touchée par la grâce hier soir.